Revêtements thermo réflectifs : une solution technique pour réduire durablement les coûts énergétiques des bâtiments
- joelkohli8
- 17 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr.
Face à la hausse continue des coûts de l’énergie et à la nécessité de réduire les émissions de CO₂, les bâtiments deviennent un levier prioritaire de transition. En Suisse, le parc immobilier représente environ 40 % de la consommation d’énergie finale et près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, selon l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Dans ce contexte, l’application de revêtements thermo réflectifs innovants se présente comme une solution performante, à la fois économique, écologique et facile à mettre en œuvre.
Une formulation high-tech à haute performance thermique
Ces revêtements sont constitués d’une base de résines minérales haute température et de charges spécifiques comme :
des aérogels de silice, très poreux et légers, affichant une conductivité thermique extrêmement faible (environ 0,012 à 0,015 W/m·K),
des microsphères de céramique et de verre, jouant le rôle de réflecteurs thermiques et de barrière anti rayonnement,
des pigments infrarouge réflectifs (IRR), capables de réfléchir jusqu’à 93 % des rayons infrarouges solaires.
Cette composition permet une réduction immédiate des échanges thermiques par conduction, convection et rayonnement, les trois modes de transmission de chaleur. En toiture, cela se traduit par une réduction de température de surface d'environ 50% en été, limitant ainsi la chaleur transmise à l’intérieur.

Des performances mesurées et reproductibles
Des essais en conditions réelles ont démontré que ces revêtements permettent :
Une réduction de 6 à 10 °C de la température intérieure dans des combles non climatisés, améliorant significativement le confort d’été.
Une réduction de 25 à 40 % de la consommation énergétique annuelle liée au chauffage et à la climatisation (chiffres tirés de simulations thermiques sur des maisons individuelles de 100 m²).
Une réduction des pics de charge électrique, particulièrement utile dans les bâtiments climatisés, ce qui allège la pression sur les réseaux en été.

Application et durabilité : un gain immédiat sans gros travaux
L’un des avantages majeurs de ces revêtements réside dans leur simplicité de mise en œuvre. S’appliquant au rouleau, à la brosse ou par projection airless, ils ne nécessitent aucun démontage ou transformation structurelle du bâtiment. Ils peuvent être utilisés sur :
des toitures plates ou inclinées (bitume, tôle, béton),
des façades extérieures (crépis, béton brut, bardages bois ou métal),
des containers, hangars, entrepôts ou locaux techniques.
Ces revêtements possèdent une durée de vie estimée à 10-15 ans, avec une excellente tenue aux UV (> 6 000 heures), aux intempéries, à l’humidité et aux cycles gel/dégel. Certains produits sont également classés M1 ou M0 en réaction au feu, un atout en milieu industriel ou ERP.

Des bénéfices économiques chiffrés
Prenons l’exemple d’un bâtiment administratif de 800 m² mal isolé avec climatisation à Lausanne, doté de larges surfaces vitrées et d’une toiture bitumineuse exposée plein sud.
Sur la base des études empiriques in situ menées en France ou en Italie dans un climat tempéré sur des bâtiments comparables, après application d’un revêtement thermo réflectif, nous pouvons raisonnablement viser les objectifs suivants :
Une chute de la température intérieure pouvant atteindre 6 °C en été, sans recours systématique à la climatisation.
Des coûts annuels de climatisation passant de 10 000–12 000 CHF à environ 6 000–7 200 CHF, soit une économie estimée entre 4 000 et 4 800 CHF/an.
Un investissement initial d’environ 60 CHF/m², soit 48 000 CHF, amorti en 10 à 12 ans, uniquement via la réduction des coûts de climatisation.
Cette période d’amortissement peut être encore raccourcie en tenant compte des économies réalisées sur le chauffage en hiver, des gains de production pouvant atteindre 20 % liés à l’installation éventuelle de panneaux photovoltaïques bifaciaux combinés au revêtement thermo réflectif (grâce à l’effet albédo), ainsi que des subventions potentielles.

Un outil pour atteindre les objectifs suisses de rénovation énergétique
La Stratégie énergétique 2050 vise à réduire la consommation du parc immobilier suisse à 55 TWh/an d’ici 2050, contre environ 100 TWh aujourd’hui. Cela implique de rénover massivement les bâtiments existants, avec une cible de 1 à 1,5 % de renouvellement du parc bâti par an, soit environ 40 000 à 50 000 bâtiments/an.
Or, les solutions d’isolation classiques impliquent souvent des coûts élevés, des chantiers longs et des interventions lourdes. Les revêtements thermo réflectifs, eux, représentent une alternative légère, rapide, économique et complémentaire aux isolants traditionnels.
(Sources : éco'PRISME, France ; OFEN, programme bâtiment)
Par Joël Kohli, Responsable Stratégie Opérationnelle & Commerciale





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